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mardi 17 novembre 2015

Un amour enneigé

Je marchais seule dans la neige, il faisait nuit noire et personne n'était de sortie. Il était minuit passé mais je restais dehors, je ne voulais pas rentrer m'enfermer, je ne voulais pas m'arrêter de marcher. Je n'étais pas bien, je n'étais pas mal, j'étais simplement las. La neige crissait sous mes bottes, le vent giflait mon visage malgré ma tuque et mon énorme écharpe.
J'avais très froid, je me sentais isolée de tout et de tous, et puis j'ai vu d'autres traces de pas dans la neige. Vu la vitesse à laquelle il neigeait, la personne devait être dans les environs. Je me demandais qui d'autre pouvait sortir par un temps pareil... Je suivais donc les pas, par curiosité et car je ne savais plus où donc aller. Je suivais ces traces et je t'ai aperçu au loin. Tu étais accoudé à ce rebord en pierre qui surplombait la ville endormie, tu fumais évidemment. Mon coeur se mit à battre plus rapidement et mon corps se réchauffa subitement... tu avais donc bien reçu mon message, tu étais donc bien arrivé en ville.
J'arrivais près de toi et voyant que tu ne m'avais pas remarqué, je tirais doucement le bas de ton manteau. Tu te retournais vers moi et ton regard réchauffa les dernières parcelles de mon corps encore gelés. Je me blottis dans tes bras, tes bras qui ne m'avaient pas enlacés depuis si longtemps. Pourquoi étais-tu parti ? Pourquoi être revenu me voir ? Je m'en fichais, tu étais là, contre moi. Tu resserra ton étreinte autour de moi et tu me chuchota dans l'oreille ces mots que je désirais depuis si longtemps "Tu m'as tellement manqué". Je pleurais malgré le froid qui gelait presque instantanément mes larmes. Il n'y avait plus de haine, il n'y avait plus de reproches car il y avait à nouveau un nous.
Je n'avais pas envie de parler, je ne voulais pas briser tout cela, je ne voulais pas penser et poser des questions. J'étais enivrée et je voyais que tu dissimulais difficilement aussi ton sourire. Je me reculais doucement pour observer ton visage aimant éclairé faiblement par les lampadaires, j'observais ton regard, tes yeux, ta bouche, tes joues derrière les flocons de neiges de cette profonde nuit d'hiver. Je prenais le temps de marquer dans ma mémoire cet instant et je ne l'oublierais à présent jamais. Tu étais si beau que j'en aurais pleuré, tu étais si proche de moi après toutes ces années à se courir après... Mon coeur battait si fort que j'avais peur que tu l'entendes et t'en moques. Tu rapprocha ton visage du mien en l'attrapant entre tes mains gantées, et tu déposa sur mes lèvres un baiser glacé. Oui, tu étais bien là, à moi. Tu pris ma main et tu m'emmena vers ton appartement. Evidemment je m'étais retrouvé à marcher dans les environs donc nous y arrivâmes rapidement. Il y faisait si chaud, ou était-ce du à tes baisers dans mon cou ? J'enlevais mon manteau, ma tuque, mon écharpe par terre et je me jetais contre toi pour t'embrasser. Nos bouches se cherchaient, se redécouvraient, mes mains cherchaient ta peau sous tes couches de vêtements, nous étions devenus fous, à nouveau fou l'un de l'autre. Nous n’étions même pas encore dans la chambre que nos corps étaient déjà presque à nus. Nous étions emportés dans une fougue si forte, mon coeur battait si vite, j’étais essoufflée et j’avais les joues en feu. En arrivant face à ton grand lit je te regardais. Tu étais si beau, tu étais tellement beau mon amour. Tu avais ce regard de nos premières fois, tu avais ce sourire si doux, tu étais si beau que j’en eu le souffle coupé pendant un instant. Nous nous étions un peu calmés et l’on s’embrassait plus doucement en enlevant nos derniers vêtements. J’enlevais ton t-shirt en embrassant ton cou puis enfin ton torse, tu dégrafais mon soutien-gorge en embrassant ma nuque. Je m’allongeais dans le lit et t’attirant contre moi, nos baisers s’accéléraient, nous retrouvions nos bouches aimantes, nous dévorions chaque parcelle de nos corps qui nous avaient tant manqués. Tu embrassa mes seins, mon ventre et tu écartais mes cuisses pour aller déposer tes lèvres contre les miennes déjà bien humides. Tu étais si habile de ta langue que tu ne tarda pas à me faire gémir de plaisir, mes mains tantôt caressant tes cheveux tantôt les tirant suivant le rythme de ta bouche. Tu embrassa l’intérieur de mes cuisses et c’était à mon tour d’embrasser ton bas ventre, cela faisait tellement de temps que je n’avais pu profiter de te prendre en bouche que mon envie de te donner du plaisir te fit l’effet d’un électrochoc. Je n’avais pas passé plus de quelques secondes à te rendre dur comme la roche que tu me repoussa pour me prendre fougueusement. J’étais allongée sur le dos et tu me pénétrais en tenant mes jambes contre ton torse. Nos regards ne se détachaient pas, la passion nous consumait, le plaisir nous fit tout oublier de cette glaciale nuit d’hiver. Une fois sur le dos, une fois sur le ventre, nous avions trop d’énergie pour nous contenter d’une seule position et nous jouions avec nos corps et notre désir. Nos bouches se rencontraient parfois, elles embrassaient chaque parcelle de peau, une épaule, ton cou, une oreille, tes mains, mes seins, ton ventre, mes hanches... Je t’avais tellement attendu, le manque avaient créé une passion si enivrante que nous ne fumes rassasiés de nous même et fatigués qu’aux premières lueurs du jour. Transpirants, essoufflés, dans le lit défait, nous étions allongés l’un contre l’autre ma tête sur ta poitrine, nos mains entrelacées. Nous n’avions toujours pas prit le temps de parler, nous n’en avions pas eu l’occasion et je pense que nous n’avions pas envie non plus de ça. Nos corps avaient tout exprimés et je ne voulais rien rajouter. Mais je le savais, je savais que j’allais devoir partir, que demain j’avais mon avion à prendre et que c’était un au revoir. Je savais que c’était ma faute si nous ne pouvions rien construire. Je t’avais attendu pourtant, je t’ai tellement attendu avec tant d’espoir que cet avion tu le prennes pour moi, qu’enfin tu reviennes pour nous mais tu ne t’es jamais montré, tu n’as jamais répondu. Alors j’ai du prendre ma décision. Dès le moment où je t’ai envoyé ce dernier message la veille je savais que c’était trop tard, mais je l’ai quand même fait et je ne serais jamais plus aussi heureuse de cette décision que pour aucunes autres. Je t’aimais si fort, tu m’as tellement manqué. Cette nuit quand j’ai pu revoir ton visage sous cette neige glacée je ne l’oublierais jamais. Nous étions étendus sur le lit de notre amour et j’étais heureuse. Je n’avais plus de place pour les regrets ou pour la tristesse. Je savais ce qu’il en était et ce qui allait se passait mais rien de ce qu’il allait se passer hors de ce lit ne pourrait rompre mon bonheur. Alors je t’embrassais à nouveau et nous fîmes une dernière fois l’amour comme nous savions si bien le faire. Nous jouîmes ensemble et cette petite mort marqua la fin de notre nuit de désir et de retrouvailles passionnées. Je laissais sur tes lèvres un doux baiser, peut-être légèrement salés par ces larmes que je n’avais pu retenir.
Je quittais ton appartement dans la lueur blanche et douce des matins d’hiver, mes pas dans la neige encore vierge et je me retournais une dernière fois vers chez toi, mes larmes de bonheur, d’amour et d’adieu glissant sur mes joues.




1 commentaire :

  1. Je vais essayer d'être le plus concret possible. (et 140 caractères Twitter ne suffisant pas...)

    Bon. Tu sais qu'à certains niveaux, j'ai certains blocages. Il y a des moments où je lisais en me sentant très mal à l'aise (notamment sur les passages sexo), mais ça... ça vient de moi.

    Ce texte est fichtrement bien écrit, sans déconner. C'est fluide, ça se lit bien, et vite. Je suis quand même diablement fan de tes façons d'écrire (d'un article sur l'autre la façon de rédiger change et je serai foutrement incapable d'en faire de même).

    Voilà, c'est décousu et pas très constructif, mais en tous les cas j'aime beaucoup.

    Bisou. ♥

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