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mercredi 17 décembre 2014

Des réseaux sociaux virtuels ? Pas totalement ...

J’avais commencé à écrire un article déjà sur les réseaux sociaux, mais je n’arrivais pas à le poursuivre, à le finir, et je pense que c’était parce qu’il était trop “scolaire”.
Je ne vais donc pas vous faire un historique des réseaux sociaux, vous détailler l’utilisation de chaque réseau que j’utilise, non, je vais vous parler tout simplement.

Les réseaux sociaux virtuels ont une très grande place dans ma vie, il y a même eu une période où ils étaient mon seul contact social pendant parfois plusieurs jours d’affilés... Alors oui, je passe énormément de temps sur internet, à discuter, à partager, à parler de ma vie, de choses qui me passent par la tête, et bien souvent rien de tout cela n’est vraiment intéressant ou utile. Et pourtant, plus de 200 personnes suivent mes histoires (edit décembre 2015 : + de 300), mes bouts de vie que je partage sur mon compte Twitter.
Je pense que je suis une personne qui a besoin de beaucoup d’attention et d’affection, même si je ne suis pas toujours capable de bien montrer mon affection en retour. Internet a été pour moi un moyen de faire des rencontres, de belles rencontres, vraiment chères et importantes dans ma vie. Dans la vie non virtuelle je suis très bien entourée, j’ai une famille aimante et on est très proche, j’ai de très bons et fidèles amis sur qui compter donc je ne suis pas en manque d’amour ou d’amis comme vous pouvez le voir, et pourtant je passe beaucoup de temps à échanger virtuellement avec beaucoup beaucoup d’autres personnes.

Pour beaucoup de gens qui ne pratiquent pas du tout les réseaux sociaux ou qui en ont une utilisation assez limitée (discuter et échanger seulement avec les personnes qu’elles connaissent dans la "vraie" vie, principalement en utilisant Facebook dans ces cas-là), je fais partie de ces personnes qu’elles ne comprennent pas. "Pourquoi avoir besoin de parler avec des “inconnus”", "Tu ne sais pas qui est derrière l’écran, tu ne les rencontreras peut-être jamais", "À quoi ça sert, tu ne les connais pas vraiment vous ne faites que parler derrière votre écran", "Ce n’est pas la vraie vie" ect ect.
Alors sur beaucoup de points vous avez raison, en effet je ne sais jamais au premier abord qui est derrière l’écran, mais au premier abord je ne vais pas avoir une confiance aveugle en ces personnes non plus, mais avec le temps et les discussions on apprend à se connaitre et à découvrir qui est derrière l’écran justement. C’est vrai aussi qu’il est possible que je ne puisse jamais rencontrer certaines personnes, pour plusieurs raisons diverses : nous habitons dans des pays différents ou trop loin dans le même, nous ne nous connaissons pas encore assez pour passer plusieurs heures ensemble et organiser une rencontre, nous n’avons pas le temps... Mais cela n’enlève rien au plaisir de discuter ensemble et si on veut se voir, je suis sûre que de toute façon nous nous verrons. J’ai déjà rencontré plus d’une dizaines de personnes rencontrées sur un forum et sur Twitter, toujours de belles rencontres et ce n’est pas près de s’arrêter.
Ensuite, vous avez tort. Ce n’est pas parce que nous parlons seulement via internet (et parfois ensuite par textos, Skype ou en s'appelant) que nous ne nous connaissons pas. Imaginez-vous dans un cadre par exemple scolaire; vos professeurs décident de se jumeler avec une autre école, de votre pays ou d’un autre, vous avez chacun une personne désignée qui deviendra votre correspondant mais vous allez seulement discuter par email ou courrier dans un premier temps, et de cette façon apprendre à vous connaître. Cette situation ne vous choque pas si au bout de quelques mois, si tout se passe bien entre vous et votre correspondant et que vous vous entendez bien, vous allez avoir envie de rencontrer cette personne et même avoir l’impression de la connaitre suite à des discussions régulières. Donc pourquoi cela serait-il plus choquant par internet, sans autres intermédiaires que les réseaux sociaux ? Et pour continuer sur ce point, internet c’est la vraie vie, c’est juste une autre façon de l’exploiter, de l’utiliser, d’y passer du temps. Je comprends que pour beaucoup ça donne une impression de gâcher du temps, de passer à côté de la “vraie vie”, mais je ne pense pas.
Grâce à internet comme je l’ai déjà dit j’ai rencontré beaucoup de personnes, mais ce n’est pas seulement au niveau relationnel que les réseaux sociaux sont importants pour moi, c’est aussi aux niveaux humain, intellectuel ou culturel. Je m’explique.

Logo Twitter 2014

Le principal réseau social que j’utilise est Twitter, puis Facebook, Instagram et enfin Tumblr. Sur Twitter, je parle beaucoup, beaucoup (j’en suis à plus de  vingt-deux mille tweets depuis août 2010( edit dec 2015 : j'approche des 40 milles), de moi donc de ma vie, mais aussi de mes avis, de mes découvertes musicales, cinématographiques, de séries, d’artistes, je partage mes pensées sur des sujets politiques, sociaux, culturels, et puis surtout on me répond, on me lit, on me parle et se créent des échanges. De fil en aiguille sur Twitter on se “suit”, on s’abonne à de nouveaux comptes, de nouvelles personnes, qui ont des avis qui nous intéressent, avec qui on aime échanger ou juste qui nous apportent quelque chose par leurs tweets. Grâce à Twitter j’ai pu pour beaucoup me lâcher quand ça n’allait pas dans ma vie, j’ai eu du soutien, et même si on ne me répondait pas, ça faisait du bien de le livrer, même si des “inconnus” me lisaient, je me déchargeais d’un poids.
Sur Twitter, j’ai l’occasion de rencontrer des personnes qu’il me serait difficile de rencontrer dans la vie AFK (Away From Keyboard = Loin du clavier), tout simplement car l’on ne parle pas de soi dans la vie comme sur Twitter, on ne débite pas son avis à tout va dans la rue en attendant que cela intéresse une personne qui passerait devant nous et avec qui on pourrait créer une discussion. Alors que sur Twitter, on peut.

Je viens de la campagne toulousaine, mon collège et mon lycée étaient des petits établissements de seulement 600 à 800 élèves environ, la mixité sociale n’est pas très présente dans ces régions et malgré des parents très tolérants et ouverts, j’ai vécu une enfance sans avoir de copines ou copains noirs, asiatiques, lesbiennes, homosexuels, bi, juifs, musulmans ou autre. Je suis une jeune fille qui a quand même de la chance dans sa vie, j’ai fait des colonies Air France tous les étés jusqu’à mes 18 ans ce qui m’a permis de rencontrer des personnes très différentes, de villes différentes, de “cultures” régionales différentes, et cela m’a un peu plus ouvert les yeux à d’autres milieux, à d’autres personnes. Sur Twitter j’ai pu rencontrer des personnes aussi diverses qu’il y en a en France, je me suis fait des amis que je n’aurais jamais pu rencontrer dans ma campagne toulousaine. Ils viennent de partout, ils sont de toutes orientations sexuelles, ils sont politisés, ils sont dans des études très éloignées de moi, ils sont de cultures différentes, ils ont des âges aussi très divers et ils m’apportent tous quelque chose. Par Twitter j’ai découvert différentes facettes du féminisme par exemple, ce qui m’a ouvert les yeux sur ma vision (bêtement) diabolisée que j’en avais. Twitter est une source d’information, une source de richesse, on y rencontre des personnes uniques, que nous connaissons d’une certaine façon, mais qui ne nous connaissent aussi que de cette façon. On est tous semblable sur Twitter.
Evidemment, tout le monde ne se livre pas non plus, tout le monde sur Twitter n’est pas prêt à partager et discuter avec la terre entière. Il y aussi des personnes sur Twitter très différentes avec des utilisations plus ou moins ouverte à la discussion et au partage, il y a vraiment de tout! Twitter représente la société, les sociétés, il y a toutes les personnes, toutes les personnalités de personnes existantes sur terre, et ce qui est beau, c’est qu’on n’est pas gêné par un océan ou des centaines de kilomètres pour les rencontrer, il suffit de quelques mots, de 140 caractères pour partager avec quelqu’un qui nous intéresse.
Ou qui ne nous intéresse pas. Twitter c’est ça aussi, c’est la liberté d’expression (dans le respect des droits de l’homme, les propos jugés racistes ou discriminatoires de toutes natures peuvent être censurés suite à des réclamations), on peut sortir de notre cocon idéologique (quel qu’il soit) et découvrir ce que pensent d’autres, et surtout d’autres qui ont des avis différents, d’autres avec qui on n'est pas d’accord. Le risque d’internet c’est de tomber dans des débats qui s’enveniment trop facilement avec cette protection de l’écran justement, mais je trouve intéressant de pouvoir observer et se rendre compte que ces personnes existent, et que de tels propos peuvent être tenus et défendus. (Je ne sais pas si j’ai été claire sur ce point, je suis désolée si ce n’est pas le cas.)
Enfin, comme tout réseau social ou tout nouveau cadre social, il faut maîtriser les règles pour s’y sentir à l’aise et comprendre comment bien utiliser les outils qui sont à notre disposition.

J’aimerais finir en précisant quelque chose d’important, que je pense vous avez tous pensé en me lisant.
Je suis beaucoup sur Internet, je suis beaucoup sur Twitter (notamment suite à une période où j’en avais besoin) mais j’ai une vie sociale non virtuelle, et vous devez comprendre que c’est évidemment conciliable.
Dire que l’on apprécie les réseaux sociaux, que l’on passe beaucoup de temps sur Twitter et en tirer la conclusion que nous n’avons aucune interaction sociale non virtuelle est vraiment très très hâtif. C’est le même discours que peuvent tenir certains à l’égard des personnes qui jouent beaucoup et aiment les jeux vidéo, ce n’est pas pour ça qu’elles sont asociales et renfermées dans leur monde virtuel (ou deviennent des personnes violentes car elles jouent à Call of).
J’aime et je chéris le contact humain non virtuel. Ma première année à Montréal n’a pas été pour moi source de beaucoup de relations sociales, mais les choses changent, je change.
Ma vie sociale va bien, même si mes colocataires je le sens ne comprennent pas vraiment mon engouement pour être autant sur Facebook ou Twitter et d'autres réseaux sociaux sur internet, je suis entourée au quotidien par elles, et c'est déjà un important et nouveau lien social dans ma vie qui me fait beaucoup de bien.

Enfin, Facebook est aussi essentiel pour moi, car c'est mon lien quotidien avec mes amis et ma soeur qui sont en France. Si je passe beaucoup de temps sur Internet, c'est principalement donc pour Twitter (voir ci-dessus), mais aussi pour entretenir et garder contact avec mes amis qui sont loin de moi.
Je pense que c'est important de le noter, car mon expatriation (temporaire pour le moment) joue beaucoup dans l'importance que je donne aux réseaux sociaux. Facebook est consacré à mes amis de lycées, mes meilleurs amis à vrai dire et ma soeur, et Twitter à mes amis twittos, qui sont au final pour 99% français. Je vis à Montréal mais reste indéniablement une française attachée à son pays, et en fait le fait de parler avec des français me plait beaucoup (car on a les mêmes codes culturels, mêmes références ect), et il se trouve aussi que l'algorithme (ou je ne sais quoi, mais j'ai placé un mot savant ça fait bien) de mon Twitter, de mes abonnements, me dirigent uniquement de français en français, et donc cela reste pour moi un gros lien vers la France, ne m'en déplaise!
On pourrait donc dire, qu'entre ma vie à Montréal et la France, le pont qui me relie et, détail important, dont j'ai vraiment besoin, est Internet via les réseaux sociaux !

Comme toute chose il faut savoir équilibrer nos pratiques, ne pas tomber dans l’addiction, ne pas en abuser, mais il ne faut pas non plus diaboliser des choses que l’on ne comprend pas et que l’on juge d’un regard extérieur et ignorant.
J’espère avoir permis à certain de comprendre l’importance et la richesse que peuvent offrir Internet et ses réseaux sociaux, je me suis attardée ici sur Twitter, mais un autre réseau social qui a énormément compté pour moi est un forum, j’en parlerais peut-être un autre jour pour expliquer pourquoi ... 

Merci d’avoir lu jusqu’ici, et profitez de votre temps sur les réseaux sociaux virtuels et de vos réseaux sociaux non virtuels !

samedi 22 novembre 2014

Le Prince aux yeux noirs.

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C'est un regard de glace qui cache une noirceur profonde. Quiconque se plonge dans ses yeux se retrouve perdu dans une marée noire qui glace le sang. Il porte dans ses yeux un poids mystérieux, ses pupilles sont un trésor de beauté et de secrets. Il a une tenue de Prince, un Prince trop jeune qui a déjà trop supporté la vie. Il aime la richesse, c'est un homme cupide, car il a besoin de se rassurer. L'argent une fois qu'on le possède est une sécurité. Ce Prince n'a pas confiance, ni en lui ni en la vie, il est un Prince solitaire. Tant désiré il ne se laisse plus avoir par l'amour, ces choses sont trop dangereuses. C'est un Prince du désert, il a accordé ses sentiments au climat aride. Ses pensées sont du sable fin qu'il est impossible de saisir. Son regard de jai est sa force et sa faiblesse, et elle l'a tout de suite remarqué. Il y cache tout ses maux mais y puise aussi tout la douceur qu'il possède. C'est un Prince qui n'est généreux qu'avec les personnes chères à son coeur. Il a connu et perdu l'amour, il est un Prince blessé.
Elle l'a rencontré au détour d'un jardin par l'intermédiaire d'une connaissance commune. Ce fut une alchimie qui se créa au fil des jours et des soirées à discuter. Il devenait un confident qui partageait des blessures similaires aux siennes, ils ressentirent le besoin de la présence de l'autre, tels des attrape-rêves tissant une toile protectrice contre l'amour et ses lames empoisonnées. Elle cherchait à comprendre ce Prince. Il était intrigant et attachant. Une habitude naissait entre eux, une relation existait. Mais le Prince restait inaccessible. Parfois, il laissait son coeur parler lors des douces nuits étoilées. Ses yeux se teintaient alors d'une lumière plus claire, la noirceur de son regard devenait plus satinée, prête à s'effacer. La fille espérait chaque soir que le Prince baisserait sa garde de fierté et pourrait lui partager un peu de sa noirceur, que leurs yeux se teintent de la même nuance et que chacun aide l'autre à adoucir son regard. Malheureusement, le Prince ne lui laissait pas l'occasion d'être plus proche, il avait comme une limite d'intimité, elle semblait l'avoir atteinte et plus rien, plus aucunes discussions ne la ferait être plus proche du Prince. De jour en jour, ils s'éloignèrent. Parfois, elle repassait du temps avec lui, chacun ressentait un manque du vide de l'autre mais le Prince restait tout de même enfermé dans son palais, laissant la jeune fille à l'extérieur, ne pouvant le rencontrer que dans le jardin. Elle essayait, elle essayait de le comprendre, elle cherchait des moyens détourné de parvenir chez lui, par diverses portes, des chemins dérobés pour apprendre plus de choses. Plus elle en apprenait de sa part par des chemins indirects, moins elle semblait le comprendre et elle se demandait même si un jour ils reparleront ensemble dans ce jardin, presque main dans la main, comme avant...
Le Prince était blessé, il était triste, il avait besoin de solitude. Il le lui apprit par une missive rédigée de sa main. La lire lui fit mal, elle se sentit idiote, et surtout si inutile. Elle voyait le Prince à sa fenêtre, il descendait parfois la voir, parfois non. Elle ne savait pas quoi faire, elle était démunie. Ses yeux charbonneux lui manquait, elle voulait s'y replonger et chercher la raison et la solution de la situation désagréable où était son Prince. Rien n'y faisait, il s'enfuyait et s'enfermait dans le palais à chaque mots échappés pour le comprendre. Elle avait peur, tellement peur qu'il reste enfermé, renfermé, qu'il n'ouvre plus les portes et souffre en secret, en silence, seul. Voir le Prince roder sans but lui broyait le coeur, elle le voyait de loin, elle se souciait de lui, mais ne pouvait rien faire pour apaiser ses souffrances. Le silence était un nouveau mur entre eux. Alors elle attendait, et en attendant son Prince, elle lui écrivait des missives. Parfois elle les lui envoyait directement, parfois par le biais d'une personne tierce ou d'autres fois elle les jetait... Elle écrivait, et lorsqu'elle pouvait lui parler, elle faisait attention à ne pas blesser le Prince, à être gaie et divertissante, c'était tout ce dont elle était capable.

Et puis un jour, le temps faisant, il ouvrit ses portes et elle put découvrir les secrets du Prince. C'était la première fois qu'il dérogeait à son habitude ferme de ne jamais laisser une personne voir tout cela. Il apprit que de ne pas être le seul à supporter cela, d'avoir une épaule sur laquelle se reposer, une main à serrer, un regard à croiser était bien plus qu'une aide, c'était un réconfort qu'il n'avait jamais connu. Il réalisa qu'en plus de la jeune fille, il était entouré de personnes importantes dans sa vie qui étaient prêtes à supporter le poids de ses maux si il était trop dur pour lui de les supporter.
Il ne changea pas en une nuit, mais le Prince aux yeux noirs ouvrit son coeur et une nouvelle étoile se mit à doucement briller dans son regard, l'étoile de l'espoir d'un avenir moins aride et terne.

mercredi 19 novembre 2014

J'ai encore toute la vie pour faire des erreurs

Ce soir je voudrais vous partager une expérience qui m'a en quelques heures fait beaucoup de bien et m'a beaucoup changée.

Tout d'abord je vais vous présenter le contexte : 

Je suis en première année de majeure en Sciences Politique à l'Université de Montréal. L'année dernière j'étais en première année de baccalauréat en Sciences Politique mais cette année ne s'est pas bien passée, j'ai eu une trop mauvaise moyenne annuelle et j'ai été exclue de ce programme, c'est pourquoi je recommence Sciences Politique mais en majeure. (lexique système universitaire québécois ici)

Pourquoi je suis en Sciences Politique ? Car je ne sais pas ce que je veux faire et que c'est général. Ces questions du "après", du "quoi faire après ça", des "ça te mêne à quoi" ... envahissent ma vie depuis... presque 3 ans, depuis que j'ai trouvé cette voix qui n'était pas si pire et qui me permettait en premier lieu de toucher des domaines qui m'intéressent (sociologie, politique), qui me permettait d'avoir de larges voix de sorties (journalisme, politique, communication...) et aussi, le dernier point mais qui malgré tout compte pas mal, qui me permettait d'être assez assurée de trouve un job pas mal à la sortie, un débouché assez concret donc dans le monde du travail.
Malheureusement je ne suis pas une bosseuse, et donc bosser sans motivation et envie, ça tanne rapidement.
J'ai eu cette petite révélation l'année dernière, ce qui (entre autre choses plus personnelles) m'a fait sombrer et rater mon année. Je n'avais aucun but, aucun objectif, je ne savais pas pourquoi je faisais ça, je trouvais de moins en moins de choses qui me plaisaient dans les cours que je survolais suivais. J'ai donc commencé à me poser de vraies questions sur ma vie, sur mon avenir.
J'étais tout de même engagée à terminer mon cursus de 3 ans de mon bac, même si cette première année avait été rude.
Puis, en plein été en France, je reçois ce mail qui m'indique que je suis exclue du programme. On s'affole, hors de question que je rentre en France, pour quoi faire, pas l'université pour glander, comment rester à Montréal, comment rattraper le coup, est-ce que ça aura une répercussion sur mon parcours ... ? Et puis la solution arrive, je peux m'inscrire en majeure en Sciences Politique, tout va bien, on se calme, et on verra sur place après.

Je me retrouve donc en majeure, ce qui fait qu'après mes deux ans en Science Politique, je dois trouver quoi faire pour ma mineure. Il faut absolument que je trouve tout de suite pour organiser mon avenir, je me dis que je prendrais sociologie, ça complétera bien ma majeure et ça reste cohérent. Je suis rassurée, tout semble bien organiser.

Et puis on reprend les cours, je repasse certains cours de l'année dernière et je me fais le plaisir de prendre un cours de japonais. L'intérêt des études renaît un peu, je vais mieux que l'année dernière, mon environnement est devenu plus sain, tout semble aller pour le mieux.
Malgré tout, la France me manque, je me pose des questions sur mes choix, j'ai des périodes de grosses pertes de motivation (que je n'ai jamais vraiment...), je me culpabilise, je me sens mal.

Puis, je me prend en main. Je vais d'abord voir une psychologue en apprentissage, elle me donne quelques clefs pour mieux m'organiser, je la vois deux fois, elle n'a pas changé ma vie mais elle m'a aidé, ça a fait du bien de parler même en surface de mes problèmes, elle m'a encouragée et c'est pour moi une première étape pour reprendre ma vie en main.
Ensuite, je m'inscris dans un atelier de création littéraire. On est une dizaine, c'est enrichissant, un nouvel environnement complètement décalé de mes études, on écrit, on échange, ça me redonne le goût d'écrire, j'arrive enfin à finir un chapitre de mon roman et je reprends sérieusement motivation pour le continuer.

Et enfin, aujourd'hui, je suis allée à un atelier intitulé "Redéfinir son projet".

Nous étions une petite dizaine, de tout horizons, de tout âges (j'étais la plus jeune avec mes petits 19 ans) et de toutes formations.
Et nous avons commencé par un petit exercice qui consistait à écrire autour du mot "Plaisir" tout les mots qui nous venait, et ensuite lier ces mots avec d'autres en rapport.
Après on devait les mettre dans des catégories et sélectionner ceux qui seraient en accord avec notre projet professionnel/d'étude/de vie.
Suite à cela, nous faisions un constant de cette sélection et nous en discutions.

Nous avons beaucoup discuté et c'était tellement, tellement ... riche !
Je ne vais pas vous dire ce qu'on a dit, mais je vais vous partager ce que j'en retire, car c'est le plus important.

J'ai 19 ans, depuis que j'ai presque 14-15 ans je dois savoir ce que je veux faire, l'entourage nous pose des questions, à l'école on doit avoir une idée car cela va dépendre de notre orientation, quel lycée, quelle filière, pourquoi, pour faire quoi après ... Alors moi, quand j'ai choisi Science Politique, que j'ai découvert cette filière je me suis sentie libérée, je faisais partie de ceux qui savent où ils vont, qui peuvent dire à leur grand-parents ce qu'ils vont faire, à leur professeur quelle filière et pourquoi, je me sentais rassurée.
J'étais convaincue jusqu'à il y a quelques heures qu'il faut absolument savoir ce qu'on veut faire plus tard pour correctement avancer, il faut se projeter loin, dans notre future vie active pour faire les bons choix, les bonnes études et réussir le bon parcours.
Et le fait de ne pas savoir, ne pas avoir ce colis qui m'attendais au bout du chemin avec mon job tout frais comme récompense, ne pas savoir où j'allais, ça me faisait peur. C'est vrai que ça me fait toujours peur, mais différemment, c'est moins violent.
Quand je me suis exprimée lors de l'atelier pour dire que je ne savais pas où j'allais, pourquoi je faisais ça, j'ai failli craquer et pleurer. Oui, pleurer, car ça me tient vraiment à coeur le fait de ne pas savoir, j'ai vraiment vraiment peur de mon avenir.
Mais quand on a 19 ans, on a toute la vie pour se tromper, pour essayer et recommencer.
Ce que j'ai compris c'est que si je ne savais pas ce que je voulais vraiment faire plus tard, ce n'était pas grave, vraiment pas. Pourquoi ? Car tout d'abord, je ne suis pas la seule. Autour de moi il y avait des trentenaires, qui avaient fait 2 baccalauréats totalement différents, commençait une maitrise, se remettait aux études, et aucuns ne savaient ce qu'il voulait faire plus tard.  And so what ? Et bien c'est pas grave, ils ont essayé des choses, ces choses leur on fait réaliser qu'il ne voulait pas faire ceci mais plutôt cela, et ils se sont construit ainsi.
On doit apprendre aussi, et ça c'est vraiment important, qu'on ne perd pas son temps en se trompant. Ce n'est pas parce que plus tard je ne vais pas travailler en Sciences Politique que j'aurais perdu mon temps, je n'ai pas de retard sur mon avenir, si je rentre dans la vie active à 25 ou 30 ans c'est que j'ai du faire des choix pour mon bien, pour savoir ce que je voulais faire. 
Si on n'avait pas fait les choix que l'on a fait, si on avait pas pris les risques que l'on a pris, nous ne serions pas les personnes que nous sommes, nous n'aurions pas rencontré ces amis, ces connaissances, on aurait pas la vie que l'on a. Est-ce qu'on a gâché 2, 3 ans de notre vie à étudier dans un domaine sans lien avec notre métier futur ? Non, car si on l'a fait, on a pu se rendre compte que ce n'était pas pour nous et ainsi se rediriger autre part.
Autre chose, par rapport à l'âge. Je suis en Science Politique car j'avais des réelles motivations pour travailler dans un domaine lié à ça, et puis j'ai grandi, j'ai changé, j'ai découvert des choses, j'ai appris à mieux me connaitre, et c'est en changeant que je me suis posée la question si je voulais vraiment faire cela. Je vais peut-être partir en études Est-Asiatique après, mais peut-être que dans 3, ou 5 ans je sentirais que ce n'est pas ça qui me motive vraiment et je changerais encore. Mais la vie nous change aussi, nos gouts évoluent et c'est normal que nos intérêts aussi.
Ce n'est pas une raison je pense pour s'éparpiller non plus et trop tâtonner, mais il faut se pardonner de ne pas trouver tout de suite ce que l'on veut faire et notre parcours. Certains ont une passion très jeune et l'auront toute leur vie, d'autre la chercheront toute la leur.
Il faut simplement prendre le temps à un moment de se demander, est-ce que je fais quelque chose qui me plait, qu'est-ce que je veux vraiment ? Nous allons travailler pour 35-40 ans pendant notre vie, c'est énorme, et il faut savoir qu'un projet professionnel c'est avant tout un projet de vie.
Il faut apprendre à se connaitre, à devenir plus patient, à accepter de ne pas être sur de soi, et avoir confiance en notre avenir, aussi flou peut-il être.

J'ai eu des moments de gros doutes concernant mon installation à Montréal, mais après avoir eu cet atelier, je me dis que pour rien au monde je ne remplacerais ce choix par un autre. Je me suis construire ainsi, et je vais maintenant apprendre à ne pas râler pour un rien dès que j'ai le mal du pays, je ne vais plus prendre de décision sur le long terme tant que je ne suis pas sure de moi, je me laisse le temps de voir, de savoir ce qu'il me faut.
J'ai 19 ans, j'ai toute la vie pour faire des erreurs, je ne vais pas m'enfermer maintenant dans un projet de vie ficelé, scellé et tout organisé de A à Z.
J'ai foi en moi, en ma vie et pour le moment, je suis fière de mon parcours et surtout, de me reprendre en main après les moments de doutes existentiels très difficiles que j'ai traversé.

Cet article est très long, merci à toi d'avoir lu jusqu'au bout.

mardi 18 novembre 2014

Exercice d'écriture [Thème : Famille + Flan ]

Je fais partie depuis quelques semaines d'un atelier d'écriture proposée par l'université. On s'y entraine à faire des petits exercices pour nous donner le gout d'écrire, nous apprendre des façons de trouver de l'inspiration, ce genre de chose.
La dernière fois nous avons fait un exercice qui a fait que nous devions avoir deux mots sans aucuns rapports et avec ceux-ci nous devions écrire un poème en prose.
Je ne pourrais dire si j'ai réussi l'exercice, mais j'ai bien aimé ce que j'ai pu écrire donc je vous le propose ici.
Mes deux mots étaient : Famille et Flan ! 


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Source

L’hiver est doux. Sa douceur s’échappe de la cuisine de maman, elle fuit de la cheminée et nous enveloppe tous les quatre. C’est l’hiver et nous sommes ensemble. Papa finit de découper la viande, maman arrive avec le gratin et ma sœur et moi humons ces bonnes odeurs. C’est l’hiver mais il ne fait pas froid. La table est nappée de rouge, les sourires sont sur les visages, le vin colore les joues et l’amour lie les cœurs. C’est l’hiver et les repas sont longs, longs et bons. Le flan de maman arrive, il est tout chaud, il est tout beau. Comme deux enfants ma sœur et moi nous nous précipitons, et nous nous régalons. C’est l’hiver, et cet hiver, la neige ne glacera pas nos cœurs.

mardi 30 septembre 2014

L'automne à Montréal.

J'ai entendu dire d'une petite fleur qu'il fallait chaque jour écrire, même si cela est moche, pour éviter la page blanche, pour s'entrainer tout simplement. Je l'écoute et je prends une pause pour écrire un peu ici.

J'ai envie de parler de l'automne à Montréal.



Les couleurs de Montréal en automne sont fantastiques. Je marche les yeux levés, je ne regarde plus le béton triste et abandonné au pieds des multiples passants, non, moi je fixe le ciel, je fixe la cime des arbres qui me font voyager, de chez moi à l'université. Il me font voyager et remplissent mon coeur de sérénité. Nous ne sommes qu'à l'aube de l'automne mais certains érables rebelles ont déjà sortis leur manteau roux, tout comme nous lors de certaines soirées qui se voilent déjà d'un vent plus frais. Quand je regarde les arbres qui bordent mon chemin quotidien, en quelques pas je suis transporté de saisons en saisons. Cet érable-ci porte un jeune vert printanier, et, arborant tout fièrement sa parure encore complète de feuilles vives, filtre tendrement le soleil tiède qui réchauffe mes joues. Je passe ensuite dans un passage de lumière, le soleil n'est nullement retenu entre les arbres et peut librement exprimer sa chaleur estival, je dois retirer ma veste et couvrir mes yeux. Heureusement, un toit d'un timide fauve vient m'abriter et amène avec lui la douceur automnale, laissant glisser un vent léger entre ses feuilles. Je m'arrête un instant, savourant cette peinture que me dessine la nature. Je ne me lasse pas de contempler ces couleurs magiques et enivrantes. Le ciel azur est un fond de toile d'une justesse admirable pour apprécier ces érables montréalais se dégradant dans une palette de teintes réchauffant les coeurs.
L'été indien est surprenant. D'une semaine à l'autre, l'hiver essaye de se faire une place mais il est tantôt chassé par la chaleur d'un été qui ne veut pas encore disparaitre. Quelques manteaux commencent à fleurir, les jupes sont soulignées par des collants, les cous troquent les foulards contre les écharpes, mais il n'est pas encore venu le temps du cocooning sous sa couette avec un chocolat chaud aux guimauves. Non, nous savourons chaque instant que nous offre encore la nature. Il semblerait presque que pour nous forcer à rester encore dehors elle peint exprès ses fidèles amies les plantes ligneuses de couleurs chaudes et festoyantes.
Alors fêtons cet automne, l'hiver arrivera bien assez tôt.

vendredi 19 septembre 2014

Confession.

J’ai besoin de te le dire, même si ce n’est plus pareil qu’avant, même si c’est quelque chose de différent et de pourtant constant, quelque chose qui est là, toujours présent mais qui ne m’empêche pas de vivre, qui ne m’empêche pas de rencontrer de nouvelles personnes, qui ne m’empêche pas d’aimer. J’ai besoin de te le dire, que je t’aime. Je peux vivre avec, car c’est ce que je fais, je peux te parler en sachant qu’il ne semble pas y avoir d’avenir pour nous deux, je peux être heureuse pour toi si tu es heureux dans ton couple, et je peux tout de même savoir que je t’aime et que c’est ainsi, ce n’est pas grave, j’en aimerais d’autres, mais toi pour le moment c’est particulier, tu es comme un fond sonore dans mon coeur, une mélodie qui ne me quitte pas même quand je l’oublie, et que je ne l’entend plus, que je ne l’écoute plus. Et tu vois, j’ai besoin de toi, car tu es spécial pour moi, et je voudrais qu’on puisse être heureux en se parlant comme avant, qu’on puisse rester en contact simplement sans devoir faire des choix qui ne convienne à aucun de nous. Maintenant tu n’as pas voulu m’expliquer, tu as fait le choix de ne plus me parler, ce que je respecte après tout car tu dois avoir de bonnes raisons pour en arriver jusque là. Sache juste que je t’attendrais toujours, que j’attendrais que tu en ai envie, que tu te sentes capable de me reparler. Je ne peux pas t’en vouloir même si je commence à être fatiguée de répéter toujours le même scénario et que je sois toujours plus ou moins à te supplier. Maintenant je laisse, de toute façon je n’ai aucun moyen de t’atteindre ou de faire quoi que ce soit de plus.

Mon paradoxe.

Je veux écrire pour moi. Ma façon d’écrire est des plus égoïste, c’est pour ça que les textes qui me viennent le plus facilement sont écrit à la première personne. Lorsque qu’un personnage même parle à la première personne, c’est moi qui parle à travers son image. Est-ce une thérapie ? Je ne sais pas, je ne ressens pas un besoin de me soigner de quoi que ce soit, mais j’ai besoin de parler.Je ne suis pas capable de beaucoup me confier, donc j’écris, ce que je n’ose exprimer, ce que je n’ose confesser, de peur du regard de l’autre, mais surtout de l’embêter, de le gêner avec ma vie, mes histoires, mes pensées… J’ai peur de déranger avec mes histoires, de coeur, de vie, alors qu’au final les amis servent à ça, mon entourage sert à ça. Mais je n’y arrive pas, je ne peux pas, alors, j’écris, et je trouve donc mes textes égoïstes, alors même que j’écris justement dans le but d’éviter de parler de moi égoïstement aux autres… Mon paradoxe à moi.

Pensées d'amour

Ma vie est séparée en deux. Il y a la partie publique, commune, générale, celle qui remplie ma vie. Ma famille, mes amis en font partie, mes études, mes ambitions, mes échecs aussi, certains doutes, certaines peines mais… pas toutes. L’autre partie lui est réservée. Il arrive que je l’oublie, même pendant quelques mois elle disparaît, elle se terre au fond de moi, dans un coin sombre, pour se protéger de la lumière qui me remplit pendant ce temps, de cette chaleur qu’elle n’apprécie pas trop. Cependant, quoi qu’il arrive, elle est là, cette partie de moi, elle ne me quitte pas, pas pour l’instant. C’est comme une mélodie, un fond sonore qui joue dans mon cœur, qui m’accompagne, une mélodie tellement connue et entendue qu’elle disparaît, qu’elle se noie dans les autres bruits de ma vie, dans les autres sentiments que je traverse. Je ne peux rien y faire, autant je ne peux pas l’éteindre, autant je ne peux pas la rendre réelle. Cette mélodie c’est lui, cet homme, cet homme qui n’est plus présent dans ma vie qu’en terme de souvenirs. C’est puérile certainement, c’est faible de n’avoir pas réellement tourné la page vous me direz. Et pourtant, je suis forte. Pourquoi ? Je suis forte car je peux vivre avec, je l’ai acceptée, cela ne me fait plus souffrir, ou seulement lorsque le moment n’est pas à la gaieté. Puis surtout, je l’aime, cette mélodie. Elle n’est qu’amour, elle n’est que douceur, mélancolie certes, mais elle chante des sentiments tendres, qui même ne pouvant plus l’atteindre, me réchauffe le cœur, me sont une présence constantes, des amis qui connaissent mes pensées les plus profondes. Vous savez, il n’est pas si facile de s’avouer certaines choses, de s’avouer qu’on l’aime toujours, même s’il a trouvé quelqu’un d’autre que soi-même, même si on ne peut plus lui parler, on ne peut plus le voir. C’est difficile de s’avouer que ce que l’on ressent est vain, peut nous faire souffrir si l’on y pense mal mais que c’est le sentiment le plus profond que l’on a.
L’amour… Qu’est-ce donc ? Doit-on l’abandonner si l’on ne le vit que seul, si l’on sait qu’il n’a pas d’avenir, s’il remplit nos pensées ? Je ne pense pas. Tout ce que nous pouvons faire c’est de remplir son esprit et son cœur d’autres sentiments amis. Il faut dire à notre cœur, qu’il n’existe pas qu’un seul sentiment capable de nous rendre heureux, qu’il n’a pas la primauté du bonheur. Certes, il a un pouvoir assez inégalable, mais lorsqu’il arrive à une impasse, il faut lui trouver une ligne de fuite dans le tableau de notre vie. Il faut créer cette porte, ce portillon, ce chemin pour qu’il s’échappe petit à petit, et qu’il puisse revenir le moment venu. Ne cassez pas le mur de cette impasse, pour en reconstruire un par la suite, quand l’amour s’en sera en aller. Laissez-lui une chance, laissez lui l’occasion de revenir, lorsqu’il aura trouvé un meilleur moment dans votre vie.
Ce sentiment est la base de tant de choses, il a inspiré tous les poètes, les peintres, les sculpteurs, les écrivains, il touche tant à notre vie, notre quotidien, qu’on ne peut l’ignorer, l’éviter, le fuir. Il a été conté dé tant de façons différentes, chaque sentiment qu’il a créé, chaque émotions on été décrites, du bonheur le plus pur qu’il apportait, au plus sombres abymes dans lequel il noyait certains amoureux. Je l’aime ce sentiment, c’est le plus complexe, le plus insaisissable, le plus mystérieux, le plus connu des sentiments, et jamais personne ne peut le maitriser totalement. C’est aussi pour cela que je déteste les descriptions préconçues pour décrire l’état amoureux. Personne ne devrait jamais répondre par quelque chose de factuelle à la question « Comment je peux savoir si je l’aime ? ». Non, tu n’es pas amoureux que lorsque tu ressens des papillons dans le ventre, non tu n’es pas amoureux que lorsque que tu penses à lui à chaque seconde de chaque jour, non tu n’es pas amoureux que lorsque tu perds tes mots en face de cette personne, non tu n’es pas amoureux que lorsque tu imagine un avenir avec cette personne, non tu n’es pas amoureux que lorsque tu souhaite vivre avec elle, non tu n’es pas amoureux que lorsque tu as des symptômes raconté par telle ou telle personne.
J’ai aimé, sincèrement, une personne. Il est vrai que certaines choses citées plus haut me sont arrivées, mais je savais déjà que je l’aimais. L’amour est la chose la plus subjective au monde, on ne peut la décrire à quelqu’un qui se demande si il est amoureux avant de ne l’avoir jamais connu. C’est comme expliquer un orgasme à quelqu’un qui n’a jamais connu de relations charnelles. La seule chose que cela peut permettre, c’est un sentiment de doute constant, de remise en question. « Je n’ai pas ressenti les papillons quand je l’ai vu, je dois pas l’aimer sincèrement… », « Je n’ai pas envie de passer ma vie avec lui/elle, ça ne doit pas être ça d’aimer alors ce que je ressens… », « je n’ai pas senti une extase à me faire crier, ça ne doit pas être ça faire l’amour… » et tant d’autres questions nocives qui peuvent remplir notre tête.
Si tu te demandes si tu l’aimes, c’est que tu as déjà passer un cap sentimentalement, maintenant tu ne dois pas attendre de correspondre à une description établie par tes proches, par des magasines, pas des personnes notoires, pour confirmer si oui ou non tu l’aimes. Ce n’est pas une maladie, on a pas des symptômes uniques, un traitement général, et une guérison commune. La seule personne que tu dois interroger sur tes sentiments, c’est toi-même. De la même façon que tu ne dois pas chercher des critères précis pour savoir si tu aimes, je ne crois pas non plus à la phrase qui dit « Quand on aime, on le sait ». Un sentiment comme celui-ci est compliqué, alors il est possible, quand il est nouveau dans ta vie, que tu ne saches pas le reconnaître et le comprendre aux premiers abords, mais cela n’est pas honteux ou grave, à toi de l’apprivoiser petit à petit.
Aimer c’est se donner, qu’on le veuille ou non. Ça fait peur, car l’on est dépossédé d’une partie de soi-même, il y a quelque chose en nous qui est parti chez l’autre, qui lui appartient. L’autre peut-être unique, mais aussi multiple. L’amour est une des choses que je pense primordiale pour se sentir épanoui. Il faut savoir aimer, aimer ses amis, sa famille, la personne particulière pour nous. Il faut savoir que se donner dans cet amour est un risque, un risque que l’on doit prendre. On ne doit pas le prendre à la légère mais on doit le prendre, car en s’empêchant d’aimer, on empêche une partie de nous de vivre.
Je vous aime, tous un petit peu, certains un peu plus, et je pense que beaucoup de personne au cœur sec devrait apprendre à aimer, aimer l’autre, l’autre qu’il ne connaît pas, l’autre qu’il ne connaitra jamais, ou celui qu’il a appris à détester. Donnez-vous dans la vie, donnez-vous dans l’amour, donnez-vous pour vous.

lundi 21 avril 2014

Je ne sais pas quoi écrire.

Je me suis dit que cela faisait longtemps que je n'avais pas écrit. Je n'ai pas l'idée d'un texte précis, j'ai envie d'écrire pour parler de moi. C'est toujours ce que je fais, sauf que ce ne sera pas sous forme de fiction.
Je devrais étudier, mais je suis tellement perdue dans mon orientation, éternellement perdue, que j'abandonne tout. J'ai mes examens finaux cette semaine et la semaine prochaine, et je perds pieds. Je me sens perdue, seule au milieu d'un océan de décisions à prendre, de choix à faire, de routes à choisir, là maintenant tout de suite, car je sais que si je ne fait pas ces choix tout de suite je n'arriverai à rien, je n'arriverai pas à avancer et trouver ce que je veux vraiment.
Je ne sais pas, je ne sais pas. Quel est mon rêve, qu'est-ce que je veux faire plus tard, qu'est-ce qui me motive, qu'est-ce qui m'intéresse, qu'est-ce que j'aime assez pour en faire une vocation, qu'est-ce que je souhaite pour mon avenir .... ? Je ne sais pas, je ne sais pas.
Tout ce que je sais c'est que j'étudie en sciences politiques, que je suis partie à Montréal pour me nourrir d'une expérience, je suis en plein dedans et pour le moment j'ai tracé un flou artistique pendant ces 9 mois passés ici.
Je n'en sais pas plus, j'en sais peut-être encore moins sur ma vie, je ne sais pas.
Et il y a cet éternel problème, cet éternel dilemme entre les études, le travail et donc le futur, et les sentiments, les amis, la famille, et les amours. Tout se superpose, tout s'accumule. Une fois que je crois être forte, avoir tourné la page, avoir avancer, ça revient. Cette petite claque dans ta sérénité, dans ton insouciance. Celle qui te rappelle que ce n'est pas si simple, que tu ne peux pas faire que ce que tu aimes, qu'au final il faut que tu apprennes à te battre, affronter les choses, surmonter les obstacles, faire même des choses dont tu n'as pas envie pour avancer, gravir les échelons de la vie, pour peut-être, avec de la chance et de la volonté te dégager un futur plaisant.
Seulement voilà, mes éclairs de volonté ne dure pas, pas encore. Je suis dans la constante attente de quelque chose de plus grand, quelque chose qui me prenne par les tripes et qui me pousse jusqu'à n'en plus pouvoir, jusqu'à tout donner de moi-même dans cette passion, dans cette chose qui me transporte, qui colorerait ma vie.
Je ne vis pas au jour le jour, je vis dans le lendemain. J'attends désespérément que vienne à moi cette passion folle qui illuminera mon océan d'incertitudes pour me montrer la bonne route à prendre et me donner un radeau pour y avancer courageusement et enfin le coeur assuré et sincèrement motivé à se donner, corps et âme.
Comme je crois au grand amour, je crois à cette révélation qui arrivera un jour dans ma vie, je sens qu'avec les années, avec en quelque sortes les échecs j'avance, je me motive et j'avise mon jugement. Petit à petit, la mer se calme, et j'arriverai bientôt à séparer les eaux à l'aide de ma vocation, mon objectif de vie, pour y guider mon avenir vers un futur lumineux, ma terre promise.

lundi 10 mars 2014

Parenthèse musicale - FAUVE



Pour une fois je vous propose une chanson. Evidemment pas de moi. C'est de FAUVE, un groupe que j'aime énormément, encore plus quand je les ai vu en concert à Montréal le 22 février.
J'ai une énorme préférence pour les chansons francophones car autant j'aime écrire, j'aime lire, j'aime entendre en comprenant ce qui se dit. J'aime les chansons à textes et j'ai eu le coup de foudre pour FAUVE.
J'ai choisi cette chanson, extraite de leur denier album "Vieux Frères" car elle dégage une douceur et un doux optimisme. Elle est un peu différente des autres chansons qui parlent plus de leurs échecs, des changements dans leur vie, ceux qu'ils ont réalisés, ceux qu'ils veulent atteindre. "Lettre à Zoé" est un baume à l'âme, une jolie parenthèse poétique qui donne une envie de voyage, de promenade main dans la main sur le bord de mer, de voyages en train à l'inconnu avec la main sur le coeur...

(La vidéo de l'extrait de la chanson avant de la mettre en ligne)


Dans la même douceur et dans le même optimisme, pour moi la plus belle des chansons de FAUVE mais présente sur aucuns albums. "4.000 îles" :

Quand toute la salle chante cette chanson, et surtout quand tous le monde fait les choeurs, c'est magique ....


J'espère que cette parenthèse découverte musicale ou partage si vous connaissiez déjà, vous aura plu.
Bonne journée ! 
Cawoyin

vendredi 28 février 2014

Un matin glacial ensoleillé.

"Et puis un jour on passe à autre chose, on ouvre nos paupières closes, un matin on sait pas pourquoi, on sait pas comment, mais ça va."

Il est arrivé un matin, comme ça, ni en frappant à la porte ni en lançant de petits cailloux à ma fenêtre. Mon coeur n'était pas prêt pour s'ouvrir aux autres : il faut dire qu'il avait un peu souffert et était devenu méfiant. Mais ma tête, plus clémente, lui octroya le bénéfice du doute et lui offrit un peu de sa confiance. Cela ne lui suffisait pas à lui, car lui ce qu'il voulait c'était me posséder tout entière, que je sois dépendante de lui et qu'il soit le seul dans mon coeur pour toujours et à jamais ...
Il commença à me voir ponctuellement tout d'abord. Il savait qu'il arrivait à un moment difficile de ma vie comme le lui avait fait comprendre mon coeur trop fragile et trop fermé. Il avait donc eu la délicatesse de ne pas s'imposer dans un premier temps, ce qui ne l'empêchait pas d'essayer de marquer un peu mon esprit petit à petit ...
Le temps passa ainsi, parfois durant plusieurs jours d'affilés il ne se montrait plus, mon coeur et ma tête se laissait donc aller à leurs problèmes seuls. Puis il réapparaissait quand je m'y attendais le moins, un matin ou en fin de journée, il était là et il m'attendait. Alors on réapprenait à se parler, le contact se faisait graduellement plus proche et plus intime mais il n'était pas encore tout à fait sincère et ouvert. Il gardait une distance douce et attentionnée avec moi. Vous savez, les blessures que portent le coeur sont parfois tellement marquantes, qu'il ne sait pas correctement les gérer seul et cela devient difficile de s'ouvrir et de partager avec quelqu'un d'autre ses poids.
Il faut quand même savoir que le temps est terriblement guérisseur. Je ne m'en étais pas encore rendue compte mais lui l'avait compris et c'est pour ça qu'il était resté tout ce temps près de moi, se faisant tantôt omniprésent, tantôt distant.
Un beau matin, en même temps que ma tête se réveillait, disparaissaient en moi les barreaux de la cage retenant mon coeur pour le laisser se libérer doucement. Ce matin-là il tenait ma main, il était là près de moi. Je ne sais pas depuis combien de temps nous étions proches ni depuis combien de temps nous marchions côte à côte mais à ce moment cela m'apparu, il était revenu dans ma vie, il était vraiment là pour moi, et j'étais prête à m'offrir corps et âme pour lui.
C'était un matin glacial d'hiver, le soleil était levé et éblouissait le ciel bleu parsemé de ça et là de quelques doux nuages. C'était un matin nouveau, un matin où le Bonheur reprenait sa place auprès de mon coeur et de ma tête, où le Bonheur commençait de nouveau à m'accompagner et m'aidait à porter mes tristes souvenirs et blessures. C'est grâce à lui que je suis de nouveau sereine, que les nuits sont moins froides et moins mélancoliques, que les mauvaises nouvelles sont plus surmontables et que l'amour renait dans mon coeur. Un amour non pas exclusif et témoigné à une seule personne, non celui-là il faudra plus de temps et de chemin pour qu'il renaisse un jour mais un amour pour la vie, un amour pour mes amis, ma famille, pour les personnes que je rencontre, et pour lui tout simplement, le Bonheur.

jeudi 13 février 2014

Ambre


"Si seulement tout pouvait être aussi parfait..." pensa-t-elle avant de s'endormir. Cette soirée avait été très prometteuse sur la suite de leur vacances entre amis. Julian les avait convaincu après de longs mois d'argumentation de se rendre dans la maison de vacances de son parrain en Espagne. Ce n'était pas la destination la plus originale mais elle restait la plus exotique qu'ils pouvaient s'offrir.
Pour que tous acceptent il avait avancé sa carte maitresse : une maison généreusement offerte, aux Îles Baléares qui était située en bord de de plage. Le plus gros problème qu'ils durent affronter était le prix du billet d'avion. Mais en s'organisant suffisamment à l'avance chacun y trouva son compte, et en ce début du mois de juillet ils s'envolèrent pour Majorque. 
C'est ainsi qu'ils commencèrent leurs vacances dans une maison à leur merci, prêts à s'amuser et passer de merveilleuses vacances inoubliables.
Ils avaient prévus de sortir chaque jour pour se promener dans la ville ou faire un peu de sport et les soirs prendre un verre, aller dans un club ou bien manger sur la plage. Ils étaient jeunes, ils avaient économisés de leurs anciens job et ils étaient loin de tout, ils n'allaient pas se priver. Ambre qui avait un peu peur de rapidement s'ennuyer sur cette île bien que bien entourée se réjouissait de ce programme. Slimane avait réussi à ramener un peu d'alcool et ils prévoyaient de réaliser d'uniques cocktails sur le sable baléare autour de feux de joie. Ils trouvèrent un coin un peu désert dans une crique proche de leur maison pour s'isoler et ils s'imaginèrent seuls sur terre, perdus sur une île déserte... Ce soir-là justement ils avaient prévu d'y faire leur premier feu de camps et y cuire des beaux morceaux de viandes achetés dans la journée par Lydia et Léonie.


Tout le monde était excités à l'idée de passer son premier repas sur la plage. Ils étaient arrivés tôt dans la journée et les 7 amis avaient eu juste le temps de s'installer dans la villa rapidement, de faire un minimum de premières courses et de se baigner dans la piscine avant de décider de préparer un barbecue pour le diner. Ils étaient donc assez fatigués mais suffisamment motivés pour se répartir les tâches de leur première soirée efficacement.
Ambre devait s'occuper de préparer le feu. Elle était donc partie ramasser en retrait sur la plage des morceaux de bois. "Tu te la joues école buissonnière?" entendit-t-elle dans un chuchotement. Surprise elle lâcha le peu de bois qu'elle avait trouvé et se retourna vivement. "Oh mon dieu tu m'as fait peur Mathieu! Qu'est-ce que tu fais là, je pensais que tu étais allé avec Julian à la maison chercher les couverts et tout le reste ?
- Oui c'est ce que je devais faire mais je t'ai vu partir toute seule, et quand Justine m'a dit qu'on ne devait pas trop tarder j'ai pensé venir t'aider à ramasser le bois à la place, c'est tout. Mais c'était aussi pour te surveiller pour voir si tu n'en profitais pas pour te tourner les pouces pendant qu'on s'activait tous !
- Ah c'est gentil mais tu sais je peux me débrouiller toute seule, et je n'oublie pas quand on me demande quelque chose à faire moi! le taquina-t-elle en référence à une ancienne soirée. Puis Julian va avoir du mal pour tout ramener seul tu ne penses pas ?
-Tu ne veux pas de moi ici c'est ça ? Excuse-moi je ne pensais pas te déranger avec ton rendez-vous avec la nature.... répondit-il faussement déçu.
-Ah euh non non ça ne me dérange pas que tu sois là, je me demandais juste si tu ne pouvais pas être plus utile ailleurs, je veux dire que tu n'avais pas besoin de venir m'aider spécialement..."
Ambre était à vrai dire un peu mal à l'aise par la présence soudaine de Mathieu à l'écart avec elle. Depuis quelques mois elle se sentait de mieux en mieux avec lui, leur complicité était de plus en plus forte et pourtant sa présence actuellement la rendait gauche et mal à l'aise. Se trouvant idiote elle essaya de reprendre ses esprits :
"Les effets de surprise avec la fatigue et dans la nuit noire c'est pas trop pour moi, mais maintenant que t'es là rend toi utile et au lieu de te moquer de moi, ramasse !
-Ah c'est mieux comme état d'esprit, je préfère quand tu prends les choses en main... laissa-t-il glisser dans un sourire.
-Tu as besoin d'être encouragé c'est normal, mais ne t'en fais pas tu es un grand garçon tout va bien se passer!" Elle répliqua sur le ton de la plaisanterie pour éviter une situation inconfortable pleine de sous-entendus douteux. De toute façon Ambre n'aimait pas les sous-entendus, ça la rendait folle de s'imaginer ce que voulait vraiment dire tels mots, tel sourire ou tel regard. Elle n'était pas prude ou gênée par les références sexuelles, mais venant de Mathieu et dans un cadre un peu trop intime étrangement ça ne la faisait plus du tout sourire.
L'aide de Mathieu se trouva en réalité vraiment utile, ils purent ainsi après une dizaine de minutes revenir avec assez de bois pour démarrer un beau feu. Julian était aussi revenu avec les assiettes et les couverts en plastiques, Justine avait improvisé une table avec des tapas sur une planche de bodyboard, Lydia avait préparé la nourriture sur les brochettes, Léonie finissait un énième arrangement pour la playlist et bien sur, Slimane préparait un ou deux cocktails spéciaux pour fêter le premier barbecue de la bande sur la plage de Majorque !
Une fois les préparatifs terminés, le feu allumé, les verres pleins, les 7 amis trinquèrent à la beauté de leur vie en espérant que tous les jours soient si simples et agréables.
La soirée était parfaite et la viande était en plus délicieuse, chose qui ravissait tout le monde! Lydia, Justine, Léonie, Julian et Slimane s'était lancé dans une danse des plus approximative autour du feu, l'alcool et d'autres éléments aidant leur folie à s'exprimer sur les rythmes des playlists estivales.
Pendant ce temps, Ambre regroupait un peu à l'écart les assiettes et couverts pour éviter de rendre le coin sale à cause d'eux. Elle utilisait cette excuse en réalité pour un peu s'éloigner du bruit et de la fête, elle aimait être juste spectatrice parfois. Pendant quelques minutes elle arrêta son activité et regarda ses amis danser. Son coeur se gonfla d'une chaleur douce. L'amour qu'elle ressentait pour eux était vraiment fort, elle était vraiment heureuse en cet instant de vivre ces vacances avec cette bande d'enfants intrépides qui étaient ses meilleurs amis.
"Tu t'es égarée jolie fleur ?" À nouveau, Mathieu la prit par surprise en venant lui parler dans son dos.
- Il faut vraiment que tu arrêtes de faire ça, je vais avoir une crise cardiaque à un moment donné ! riposta-t-elle encore un peu sous le choc. Et non du tout, je ne faisais que ranger quelques affaires.
- Tu ne préfères pas venir t'amuser avec nous ?
- Oh si, mais j'allais revenir après de toute façon, je ne rentrais pas, sois rassuré va.
- Je ne suis pas tout à fait rassuré de te voir toute seule à l'écart... mais je vais prendre ton excuse comme valable. "
Elle ne savait plus quoi répondre, elle n'avait pas envie de lui expliquer qu'elle aimait se sentir seule parfois pour mieux profiter de la compagnie de ses amis, se mettre un peu à l'écart pour mieux se sentir vivante lorsqu'elle était entourée. Il ne disait plus rien, et comme elle avait fini de ranger, ils restaient côte à côte, regardant leurs amis s'amuser, qui pourtant les appelaient, mais eux deux ne bougeant pas et leur faisant simplement signe que tout allait bien.
Soudainement, Mathieu prit la main d'Ambre et l'emmena au loin sur la plage. Encore une fois, le comportement de ce dernier la prit de court et elle ne su quoi dire, donc sans un mot elle se laissa guider main dans la main. Ce n'était pas la première fois qu'ils se tenaient la main, mais cette fois-ci cela semblait différent, il y avait comme une tension nouvelle dans cette poigne. Leur deux mains ainsi liées, tous deux seuls, marchant sur la plage sous cette nuit étoilée... tout cela créait une ambiance particulière.
Il n'y avait plus rien d'important mis à part eux deux, mis à part leurs mains ensemble... et c'est à ce moment qu'Ambre réalisa qu'elle était réceptive à des sentiments plus forts que de l'amitié pour Mathieu.
"Euh ... tu nous emmènes où ? Car en fait là on commence à bien s'éloigner, et je ne vois pas jusqu'où tu comptes m'emmener... " Finit par demander Ambre.
Mathieu se retourna face à elle, un grand sourire sur le visage.
"Tu n'a rien de précieux ou de fragile sur toi jolie fleur ? demanda-t-il.
- Non... J'ai tous laissé à la maison, je ne voulais pas perdre quoi que ce soit sur la plage si je n'étais plus en état de savoir où je me trouvais, si tu vois ce que je veux dire... répondit-elle sans comprendre où il voulait en venir.
- Et bien tout est parfait alors!" s'écria-t-il tout joyeux.
Puis à peine finit sa phrase, sans prévenir, il emmena Ambre en direction de l'eau en courant, en tenant toujours fermement sa main.
Elle se laissa entrainer, courant avec lui en se mettant à rire face au burlesque de la situation. Les deux amis en entrant dans l'océan si vivement perdirent l'équilibre, Ambre trébucha et tomba sur Mathieu, le poussant complètement dans l'eau.
- Je suis désolée! s'esclaffa Ambre. Quoi que de toute façon c'est toi qui m'a entrainé pour se baigner, je ne vois pas pourquoi je m'excuserai de t'y avoir précipité!
- Tu m'es quand même tombée dessus, je ne m'attendais pas à une entrée si violente! répondit-il gaiement.
- Tu veux nager ? Maintenant qu'on y est, autant en profiter un peu ...
- Pourquoi pas, on voit jusqu'où on peut aller ?
- C'est parti!" déclara-t-elle en joignant le mouvement à sa parole.
Ils se mirent donc à nager au large, leurs vêtements les gênant, ils avançaient lentement, silencieusement et ils profitaient tout simplement de cette sérénité que leur offrait l'océan endormit.
Au bout d'un moment Ambre s'arrêta et proposa de retourner vers la plage, elle nota aussi que si leurs amis les cherchaient ils pouvaient s'inquiéter de ne les trouver nul part. De retour là où ils avaient pieds Mathieu reprit la main d'Ambre.
" Tu sais je ne vais pas m'enfuir, tu n'es pas obligé de me tenir, se sentit-elle obligé de répondre.
- J'ai juste envie de te tenir la main... " Il se tut, et se tint face à elle.
Il a vraiment des yeux clairs, même de nuit on dirait qu'ils brillent, pensa Ambre. Puis, Mathieu passa sa main dans les cheveux rouges d'Ambre.
- J'aime beaucoup quand ils bouclent lorsqu'ils sont mouillés, ça te donne un air de sirène, comme Ariel un peu même si tu ne les a pas aussi long ....
Elle ne répondit rien, son coeur battait un peu plus vite que d'habitude. Elle se dit que c'était la première fois que quelqu'un lui faisait un compliment aussi beau. C'était enfantin, sincère et très doux. Ils restèrent ainsi, face à face, à moitié dans l'eau pendant un long moment. Il n'y avait pas besoin de mots, les mots en disant trop ou pas assez, seul le silence et leur regard suffisait en cet instant. C'était un moment hors du temps, et sous le ciel étoilé se tissaient les prémices d'un sentiment nouveau et innommable...


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Tout le monde dormait de façon plus ou moins calme, plus ou moins confortable. Justine et Léonie n'avait pas eu la force d'ouvrir le canapé clic-clac et s'étalaient donc dessus dans un équilibre instable. Les autres avaient la chance d'avoir des lits prêts à l'emploi et n'avaient pas eu de problème pour se coucher paisiblement. Le canapé se partageait à tour de rôle, et vu que dans le groupe d'amis régnait une parfaite entente et complicité, il n'y avait aucun malaise de partage mixte de lits ou du canapé, ce qui simplifiait les choses !
La soirée avait été longue et très belle. Après le retour des deux nageurs, tout le monde s'installa sur des bout de bois ou à-même le sable autour du feu, le temps que Mathieu et Ambre se sèchent et les autres de se reposer de leurs danses. Lydia proposa un jeux de devinettes et d'histoires sans fin à se raconter ... Le jeu dura longtemps, chacun se rappelant d'une nouvelle blague ou d'une nouvelle histoire. La fatigue n'avait semblait-il aucune emprise sur eux sept. Le clapotis des vagues allant et venant sur la plage en fond sonore, sous le ciel étoilé méditerranéen, ils étaient transportés hors du temps autour de ce feu de joie sans cesse maintenu en vie par les éclats de rire et de bois. Slimane, le premier à avoir bu, a aussi été le premier à se laisser séduire par Morphée. Ce fût le signal pour les autres de rentrer se coucher, ce qui s'est avéré être un effort assez important. L'appel du doux sommeil était un moteur suffisant pour les faire arriver debout à la maison.
L'absence momentanée de Mathieu et d'Ambre auprès du groupe avait très peu fait parler au final, et même eux deux n'avait pas laissé leur escapade influencer le reste de la soirée. Le fait que rien en apparence n'avait changé ne signifiait pas que les esprits ne s'échauffaient pas dans l'ombre ... En effet, Ambre gardait un souvenir mémorable de ces instants volés en compagnie de Mathieu. Maintenant confortablement installée dans le lit à côté de Justine, dans le silence particulier de la nuit, elle se remémorait les yeux fermés la main de Mathieu, son sourire pour elle seule, sa voix lorsqu'il la complimenta... Puis ses pensées dérivèrent pour se porter sur son corps, son t-shirt mouillé, son corps qui se dévoilait dans le clair de lune juste pour ses yeux à elle. Ses joues s'empourprèrent, son corps ne restait pas indifférent à ces images de Mathieu et une douce chaleur commença à l'envelopper, et à descendre le long de son corps jusqu'entre ses cuisses .... Elle s'endormit rapidement accompagné par de doux fantasmes.

vendredi 24 janvier 2014

5, 4, 3, 2, 1 ... nouveau départ.

Il y a comme un bordel dans ma tête.
Je suis en train de changer, de commencer un tout nouveau chapitre de ma vie.
Naïvement je pensais que je l'avais déjà commencé quand j'ai quitté la France, quand je suis venue m'installer à Montréal pour étudier, mais je me trompais.
Et la source de mon erreur tenait à une personne. Il y a des choses qu'on ne comprend pas totalement, même avec un peu de recul, même en les analysant, et ça en fait partie. Je sais maintenant que j'ai perdu mon temps, que j'ai été obsédée par lui et que je suis passée à côté de certaines choses durant ces premiers mois à Montréal par sa faute. Ou la mienne, je pense que c'est ma faute, mais que c'est à cause de lui ...
Je crois que je serais toujours comme ça, à m'accrocher à l'impossible, en souffrir et me rendre compte avec le temps et le recul de l'idiote que j'ai été. Je pense que c'est dans ma façon d'aimer mais je ne veux plus que ça soit une fatalité. Je veux enfin apprendre de mes erreurs et ne plus jamais, jamais, me comporter à nouveau comme je l'ai fait avec ces anciennes histoires.
Je commence à comprendre que je ne peux pas continuer ainsi, et je ne peux pas chercher de l'aide dans les bras d'un autre homme pour en oublier un autre. Il est impossible d'oublier quelqu'un en s'engageant avec quelqu'un d'autre. Tous ce que l'on pourra y trouver c'est le manque de l'autre, de celui que l'on veut oublier. Son absence et le fait de le remplacer le rendra encore plus présent car c'est lui qu'on voudrait serrer dans nos bras, pas un autre au final ...

Il y a comme un vide en moi, un manque impossible à combler. Un manque que je dois apprivoiser, refouler, oublier, et remplacer par d'autres sentiments.
Je me déteste dans ces moments-là, car je réalise que tout vient de moi, ma souffrance, mon mal-être nocturne et solitaire c'est moi qui l'ai cherché, c'est moi qui me suis accrochée.

Maintenant, il faut lever la tête. Sortir la tête de l'eau et avancer. Je ne peux plus vivre en ressassant mes erreurs, je dois les accepter et m'en servir de leçons pour ne plus devenir dépendante de quelqu'un, pour ne plus m'accrocher à quelqu'un plus que lui ne le fais, ne plus me créer des espoirs qui ne créeront que déceptions sur déceptions.

C'est une nouvelle année, c'est un nouveau départ, il le faut.